Dominique Chargé (LCA) : « Une situation inédite de pincement de marges »
Inflation, main-d’œuvre, négociations commerciales… Lors de sa conférence de rentrée, mercredi 29 septembre, La Coopération agricole, par la voix de son président, Dominique Chargé, a alerté sur « la compression des marges qui obère la capacité d’investissement des industriels ».
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Flambée des cours des matières premières, de l’énergie, des emballages, de la logistique… « Le contexte inflationniste n’a jamais été aussi fort », s’est alarmé Dominique Chargé, président de La Coopération agricole (LCA), lors de la conférence de presse de rentrée de l’organisation, mercredi 29 septembre. En parallèle, « les entreprises agroalimentaires ont perdu 14 points de marges en 30 ans ».
9 Mds€ par an pour décarboner les filières
« Nous n’avons jamais été dans une telle situation de pincement de marge, avec des taux de marge passés de 53 % en 1990 à 38 % en 2018, qui nous permettent à peine de faire les investissements pour maintenir nos entreprises, alors que nous avons devant nous des investissements colossaux à faire. Nous savons déjà que, pour décarboner nos filières, le besoin d’investissement devra être multiplié par six, de 1,5 Md€ à 9 Mds€ par an. »
Deux fois plus d’emplois non pourvus
Le plan « France 2030 » doit être le bras armé de la restauration de la souveraineté alimentaire, pour LCA, qui dégage trois axes d’investissement, non encore chiffrés : numérique (blockchain, data), génétique et biocontrôle, et robotique.
Il s’agira aussi de répondre au déficit de main-d’œuvre étant donné qu’il y a, selon Dominique Chargé, « deux fois plus d’emplois non pourvus qu’avant la crise dans l’ensemble du secteur agricole et agroalimentaire ». Le manque est particulièrement criant pour les agents et techniciens de maintenance, les chauffeurs de camion et les opérateurs de ligne en première et seconde transformations.
Le rémunérascore « discriminant vis-à-vis des coopératives »
« Nous devons mettre fin à cette spirale déflationniste, à cette guerre des prix, reprend Dominique Chargé. Il y a une nécessité de revalorisation de 5 à 10 % de l’ensemble des produits alimentaires dans les prochaines négociations commerciales. » Ce qui ne représente « que quelques euros par mois pour les ménages », nuance-t-il.
LCA compte sur la responsabilité collective et le projet de loi EGalim 2 avec lequel « nous sommes totalement en phase ». Hormis le rémunérascore, qui « sera discriminant vis-à-vis des coopératives » car « il va se concentrer sur le prix payé à la livraison alors que la rémunération se fait aussi par des compléments de prix, par la distribution de ristournes ou la redistribution de résultats ».
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :